Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/66

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D’un de ces hauts trépas qui valent des victoires.
Des palmes que les mains immortelles des Gloires
Donnent, les unes sont d’airain, les autres d’or ;
L’or est pour le triomphe, et l’airain pour la mort ;
Palmes des grands vaincus, palmes des invincibles !
Bien qu’ils soient l’un et l’autre au temps incorruptibles,
Des deux, le plus durable est le sombre métal,
L’héroïque tombeau plus que l’arc triomphal.
Si mon sang meurt avec la patrie abolie,
La volonté des Dieux enfin soit accomplie !


Par delà cet espace assuré de devoir,
Mon regard hésitant ne peut apercevoir
Rien que des avenirs lointains, confus et vague,
Où des rêves humains se brisent dans les vagues
D’un horizon brumeux où l’arc-en-ciel a lui.
Il faut un chemin ferme à nos pas d’aujourd’hui !
La première des lois que chaque être doit suivre
Est de vivre, ou du moins de mériter de vivre.
Si, de la nue au fond des redoutables mers,
Un immense combat compose l’univers,
J’ai fait mon inclément devoir de créature
Tel que, pour tous, le Sort, les Dieux ou la Nature