Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/97

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» Plus hautes chaque jour des obstacles gravis,
» Et les dangers cherchés pour qu’ils soient asservis,
» Et les nécessités imposant les ressources,
» Voilà ce qu’ont été les éternelles sources
» D’où la vie a reçu son progrès et son cours !
» Sans eux, elle croupit en marais morts et lourds :
» La volonté de l’homme est la santé du monde !
» C’est pourquoi nous brisons l’inertie inféconde
» Où l’habitude a pris la place du vouloir,
» Où la docilité s’appelle le devoir,
» Où tous sont dirigés et nul n’est responsable,
» Où, tels des sabliers remplis d’un même sable,
» S’épuisent sans progrès des jours entre eux pareils !
» Nous sentons dans nos cœurs l’audace des réveils !
» Nous voulons être tout ce que nous pouvons être,
» Forcer la vie à plus fournir, à plus promettre,
» Lancer à flot profond le Progrès amarré
» Dans l’immobilité d’un effort mesuré,
» Sur les mâts rétablis hisser de neuves voiles,
» Et, loin des quais verdis, voguer vers les étoiles,
» Dans des jours et des nuits d’épreuve et de danger ! »


Mais quand leur groupe ardent s’apprête à dégager