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portrait de rousseau par jean houël

grand et le petit, que Rousseau goûtait si vivement l’un et l’autre et qui avaient été si chers à son cœur, ne survivent pas seulement dans les pages admirables qu’il leur a consacrées : il en subsiste quelques images qui permettent d’en recevoir encore l’impression visuelle. Nous avons (Bib. nat., cab. des estampes, recueil Montmorency) de la propriété tout entière, telle qu’elle était au temps de Crozat et qu’elle était très vraisemblablement restée au temps du maréchal, un grand et beau plan général, dressé et édité par les soins de l’architecte Cartaud (« chez Mariette, aux Colonnes d’Hercule »), que les futurs éditeurs des Confessions devraient bien reproduire le lecteur y pourrait confronter les descriptions de Rousseau, imaginer « le paradis terrestre » qu’il contemplait chaque matin de son petit palais en prenant le « café au lait » avec « sa Thérèse », sous le grand vestibule, ou encore l’accompagner, comme l’avait fait le bon maréchal, jusqu’à la petite porte de l’Orangerie par laquelle il s’enfuit l’après-midi du 9 juin 1762. Les plans détaillés du grand château, édités par Cartaud, nous en font connaître l’extérieur et l’intérieur. Et une belle estampe bien connue (elle se trouve notamment au petit musée J.-J. Rousseau de Montmorency) nous a conservé la « Vue du Château de Montmorency-Luxembourg, prise du village de Deuil », dessinée par Moreau l’aîné et gravée par Niquet l’aîné. Une lithographie de 1817 le montre, encore majestueux, au moment de sa démolition par « les chaudronniers ». On comprend que Rousseau ait signalé « l’aspect imposant de ce bel édifice, la terrasse sur laquelle il est bâti, sa vue unique peut-être au monde… » et qu’il ait ajouté : « tout cela forme un tout dont la majesté frappante a pourtant je