Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/113

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été fait avant moi, » veulent dire, il m’a été préféré. Il vient après moi ; parce que sa naissance a suivi la mienne, mais il a été fait avant moi, parce qu’il a été placé au-dessus de moi.




S. Chrysostome : (hom. 16 sur S. Jean.) Mais Jean-Baptiste ne veut pas laisser supposer qu’on puisse établir une comparaison entre le Christ et lui, et pour montrer que sa gloire est incomparable, il ajoute : « Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sa chaussure, » c’est-à-dire il est tellement élevé au-dessus de moi, que je ne suis pas digne d’être compté au nombre de ses derniers serviteurs, car c’est un des derniers offices, que de dénouer la courroie des chaussures.—S. AUG. (Traité 4 sur S. Jean.) Se juger digne seulement de dénouer la courroie de sa chaussure, eût déjà été dans Jean-Baptiste un grand acte d’humilité. — S. GREG. (hom. préc.) On peut encore donner cette explication. C’était un usage chez les anciens Juifs, que lorsqu’un homme refusait de prendre pour femme celle que la loi lui faisait un devoir d’épouser, celui qui devait l’épouser alors par ordre de parenté, était la chaussure au premier. Or, sous quel titre Jésus-Christ s’est-il surtout manifesté parmi les hommes ? comme l’Epoux de la sainte Église. C’est donc avec raison que Jean-Baptiste se déclare indigne de dénouer la courroie de sa chaussure, comme s’il faisait ouvertement un aveu : Je ne suis pas digne de déchausser les pieds du Rédempteur, parce que je ne veux pas usurper injustement le titre d’époux. On peut encore l’entendre dans un autre sens. Qui ne sait que les chaussures sont faites de la peau des animaux, que l’on dépouille après leur