Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/119

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soir, qui représente les choses corporelles. Or, celui qui a offert cet agneau en sacrifice, c’est Dieu qui était comme caché dans l’homme ; c’est le grand-prêtre qui a dit : « Personne ne m’ôte la vie, mais je la donne de moi-même, » (Jn 10) et c’est pour cela qu’il est appelé l’Agneau de Dieu ; car il a pris sur lui toutes nos infirmités (Is 53) ; il a effacé tous les péchés du monde (1 P 2) ; et a reçu la mort comme un baptême. (Lc 12) Dieu, en effet, ne laisse passer sans les reprendre et les châtier aucune de nos actions contraires à sa loi, et ce n’est qu’au prix des plus grands efforts qu’elles peuvent être ramenées à cette règle divine.




THEOPHYL. Ou bien encore, Jésus-Christ est appelé l’Agneau de Dieu, en ce sens que sa mort a été acceptée par Dieu le Père pour notre salut, ou parce qu’il l’a livré lui-même à la mort pour nous sauver. C’est ainsi que nous avons coutume de dire : « Cette offrande est de tel homme, » c’est-à-dire que cet homme l’a offerte ; de même Jésus-Christ est appelé l’Agneau de Dieu, parce que Dieu a offert son Fils à la mort pour notre salut. L’agneau figuratif n’a effacé le péché d’aucun homme ; l’Agneau véritable a effacé le péché du monde tout entier qu’il a délivré de la colère de Dieu, aux châtiments de laquelle il était exposé. C’est pour cela que Jean-Baptiste dit : « Voici celui qui efface le péché du monde. » Il ne dit pas : Qui effacera, mais : « Qui efface les péchés du monde, » c’est-à-dire qu’il continue toujours de le faire. Ce n’est pas seulement dans sa passion et sur la croix qu’il efface le péché du monde, il n’a cessé de l’effacer depuis sa mort jusqu’à présent, il n’est pas toujours crucifié, il est vrai, puisqu’il n’