Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/146

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S. AUG. (Traité préced.) La réponse de Philippe se prête également à ces deux significations : ou bien la proposition de Nathanaël est affirmative : « Il peut venir quelque chose de bon de Nazareth, » et Philippe ajoute : « Venez et voyez, » ou bien elle est dubitative et sous forme d’interrogation : « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? » et Philippe lui répond : « Venez et voyez. » Quelle que soit du reste celle des deux significations qu’on adopte, elle s’harmonise parfaitement avec ce qui suit. Examinons donc quel est le sens de ces paroles. Nathanaël, qui était très-instruit dans la loi, ayant entendu dire à Philippe : « Nous avons trouvé Jésus de Nazareth ; » ce dernier mot réveilla son espérance, et il dit : « Il peut venir quelque chose de bon de Nazareth. » Car il avait approfondi les Ecritures, et il savait (ce que les scribes et les pharisiens ignoraient), que c’était de Nazareth qu’on devait attendre le Sauveur. — ALCUIN. C’est lui qui est le saint par excellence, l’innocence, celui qui est sans tache et dont le prophète a dit : « Un rejeton sortira de la tige de Jessé, et du Nazaréen (une fleur) s’élèvera de sa racine. » (Is 11) On peut encore entendre ces paroles dans un sens dubitatif et sous forme d’interrogation. — S. Chrysostome : (hom. précéd.) Nathanaël savait, d’après les Ecritures, que Jésus devait sortir de Bethléem. Selon l’oracle du prophète Michée : « Et toi Bethléem, terre de Juda, c’est de toi que sortira le chef qui doit conduire mon peuple d’Israël. » (Mi 5) Lors donc qu’il entend dire à Philippe : « Jésus de Nazareth, » il a un moment d’hésitation, et trouve que cette indication n’est pas en rapport avec la prédication du prophète. Or, les prophètes donnent au Christ le