Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

changée en vin, c’est aux serviteurs qu’il donne l’ordre de puiser pour les rendre eux-mêmes témoins du miracle : « Et Jésus leur dit : Puisez maintenant et portez-en au maître d’hôtel. »




ALCUIN. Le mot triclinium veut dire une rangée de trois lits, du mot grec χλίνη, lit de repos sur lequel les-convives s’étendaient ; l’Architriclinus, ou président du festin, était le premier des convives qui, suivant l’usage antique, étaient étendus sur des lits. Il en est qui pensent que ce président du festin étaient un des prêtres juifs, qui pouvaient assister aux noces, pour apprendre comment on devait s’y conduire. — S. Chrysostome : (hom. 22.) On aurait pu objecter que les convives étaient dans l’ivresse et que leur goût était émoussé au point de ne plus pouvoir juger si c’était de l’eau ou du vin qu’on leur présentait. Ceux au contraire qui étaient chargés du service de la table, étaient à l’abri de tout soupçon et n’avait qu’un soin, celui de préparer tout avec ordre et intelligence. Aussi est-ce pour donner un témoin irrécusable du miracle qu’il venait d’opérer, que Nôtre-Seigneur dit aux serviteurs : « Portez-en au maître du festin, » parce que son palais n’était pas émoussé, et non pas : Servez ce vin aux convives.




S. HIL. (de la Trin., 3.) C’est de l’eau que l’on verse dans les urnes, et c’est du vin que l’on en retire avec les coupes ; ceux qui ont rempli ces urnes diffèrent de sentiment avec ceux qui viennent y puiser. Les premiers ne peuvent pas supposer qu’on puisse en retirer autre chose que de l’eau ; ceux au contraire qui puisent dans ces urnes croient qu’on les a remplies de vin : « Sitôt que le maître du festin eut goûté l’eau changée en vin, ne sachant d’où il venait (mais les serviteurs qui avaient puisé l’eau le savaient), il appela l’époux. » Ce ne fut pas un mélange, mais une création. L’eau pure disparut pour faire place à