Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/237

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la trouverez. Mais si tous ne le reconnaissez pas comme Dieu, vous n’avez pas encore reçu son témoignage. Jésus est donc le Dieu Véridique, et c’est Dieu qui l’a envoyé. C’est un Dieu qui a envoyé un Dieu, réunissez-les, vous avez un seul Dieu. Ces paroles : « Celui que Dieu a envoyé, » Jean-Baptiste les appliquait à Jésus-Christ, pour bien établir la distinction qui existait entre le Sauveur et lui. Quoi donc ? Est-ce que Jean-Baptiste n’était pas aussi l’envoyé de Dieu ? Oui, mais écoutez la suite : « Parce que Dieu ne lui donne pas son esprit avec mesure. » Aux hommes, il la donne avec mesure, à son Fils unique il le donne sans mesure. L’un reçoit de l’Esprit le don de parler avec sagesse, l’autre reçoit du même Esprit le don de parler avec science. (1 Co 12) Celui-ci reçoit une grâce, celui-là en reçoit une autre. La mesure est une espèce de partage dans les dons, mais Jésus-Christ ne reçoit pas avec mesure les grâces dont il est le principe et la source.




S. Chrysostome : (hom. 30.) Par Esprit, Jean-Baptiste entend ici l’opération de l’Esprit saint, et il veut nous apprendre que tous nous avons reçu dans une certaine mesure cette divine opération de l’Esprit saint, tandis que Jésus-Christ l’a reçue toute entière, comment donc avoir le moindre soupçon contre sa parole ? Il ne dit rien qui ne soit de Dieu, qui ne soit de l’Esprit saint ; il ne parle point pour le moment du Dieu Verbe, et se contente de confirmer sa doctrine par l’autorité du Père et de l’Esprit saint ; car les Juifs croyaient qu’il existe un Dieu et admettaient aussi l’existence de l’Esprit saint, (sans en avoir toutefois une idée convenable) mais ils ne connaissaient pas l’existence du Fils.— S. AUG. (Traité 14.) Il venait de dire du Fils : « Il ne lui a pas donné i’Esprit avec mesure. » Il ajoute : « Le Père aime le Fils » et encore : «