Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/252

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commerce avec elle, elle n’avait point les mêmes raisons d’éviter tout rapport avec lui. L’Evangéliste en effet ne dit point que les Samaritains n’ont point de commerce avec les Juifs, mais que les Juifs n’ont point de commerce avec les Samaritains. Depuis le retour de la captivité, les Juifs étaient en garde contre les Samaritains et les regardaient comme des étrangers et des ennemis, car ils ne recevaient pas toutes les Ecritures, et n’admettaient que le livre de Moïse, sans tenir beaucoup de compte des prophètes. Ils prétendaient avoir part à la noblesse du peuple juif qui les avait en horreur à l’égal des autres nations infidèles. — S. AUG. (Traité 15.) Les Juifs n’auraient voulu à aucun prix se servir des vases qui étaient à l’usage des Samaritains ; aussi cette femme qui portait un vase pour puiser de l’eau, s’étonnait qu’un Juif lui demandât à boire, ce que ne faisaient jamais les Juifs. — S. Chrysostome : (hom. 31.) Mais comment Jésus peut-il lui demander à boire, malgré la défense de la loi ? Dira-t-on qu’il prévoyait bien qu’elle n’accéderait pas à sa demande ? C’était une raison de ne pas la faire. Disons donc qu’il lui demande à boire parce que le temps était venu où l’on pouvait sans se rendre coupable, laisser de côté de telles observances.




S. AUG. (Traité 15.) Celui qui lui demandait à boire avait soif de la foi de cette femme. Aussi « Jésus lui répondit : Si vous connaissiez le don de Dieu, » etc. — ORIG. (Traité 14 sur S. Jean.) C’est une vérité des mieux établies en effet que les grâces divines ne sont accordées qu’à ceux qui les désirent et les recherchent. Ainsi le Père fait un commandement au Sauveur de lui demander ce qu’il désire obtenir : « Demandez-moi, et je vous donnerai les nations pour héritage. » (Ps 2) Nôtre-Seigneur lui-même nous en fait un précepte : « Demandez, et vous recevrez ; » (Mt 7, Lc 11)