Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/308

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une seule parole avoir plus de puissance que les anges ? Non, il écoute avec docilité, il ajoute foi au commandement qui lui est fait, et il obtient sa guérison : « Et à l’instant cet homme fut guéri. » — Bède : Les guérisons opérées par le Seigneur sont bien différentes de celles qui sont dues aux soins et à l’habileté des médecins ; les premières se font sur une simple parole de commandement, et d’une manière instantanée, tandis que les secondes ont ordinairement besoin d’un temps fort long pour atteindre à leur perfection.


S. Chrysostome : (hom. 36.) La conduite de cet homme est certainement admirable, mais ce qui suit l’est bien plus encore. Qu’il ait obéi au commandement du Sauveur, alors qu’aucune réclamation ne s’élevait encore, c’est un fait moins digne d’admiration que la fermeté avec laquelle il exécute l’ordre du Sauveur, malgré les récriminations violentes et les accusations des Juifs, que l’Evangéliste rapporte en ces termes : « Or, c’était un jour de sabbat, les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri : C’est aujourd’hui le jour du sabbat, et il ne vous est pas permis d’emporter votre lit. » — S. AUG. (Traité 17.) Ils n’accusaient pas précisément le Sauveur d’avoir guéri cet homme le jour du sabbat, parce qu’il aurait pu leur répondre que si leur bœuf ou leur âne venait à tomber dans un puits, ils s’empresseraient bien de les retirer le jour du sabbat ; ils s’attaquent donc à celui qui portait son lit, et lui disent : Admettons qu’on ne dût point différer de vous guérir, pourquoi vous commander ce travail ? Cet homme se contente de leur opposer l’auteur de sa guérison : « Il leur répondit : Celui qui m’a guéri m’a dit : Prenez votre lit et marchez, » comme s’il leur disait : Pourquoi ne recevrai-je pas d’ordre de celui de qui j’ai reçu la santé ? — S. Chrysostome : (hom. 36.) S’il avait voulu user de malice, il aurait