Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/317

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la fin des siècles, il gouverne tous ces êtres qu’il a créés. Sa puissance n’a donc pas abdiqué le septième jour le gouvernement du ciel, de la terre, et de toutes les choses dont il est le créateur, autrement elles rentreraient aussitôt dans le néant. En effet, c’est la puissance du Créateur qui est l’unique cause de l’existence de toutes les créatures, et si l’action de cette divine puissance cessait un instant de se faire sentir, elles cesseraient elles-mêmes d’exister, et toute la nature rentrerait dans le néant. Il n’en est pas du monde comme d’un édifice que le constructeur peut abandonner après l’avoir construit, et qui reste debout alors que celui-ci a cessé d’y mettre la main ; le monde serait détruit en un clin d’œil si Dieu lui retirait son action régulatrice. Ces paroles du Sauveur : « Mon Père cesse d’agir, » indiquent une continuation de l’œuvre divine qui embrasse et gouverné toute créature. On pourrait les entendre dans un autre sens, s’il avait dit : « Et il opère maintenant, » sans qu’il fût nécessaire d’y voir la continuation non interrompue de son œuvre, mais nous sommes forcés de leur donner le premier sens, parce que Nôtre-Seigneur dit expressément : « Il ne cesse d’opérer jusqu’à présent, depuis le jour qu’il a créé toutes choses.


S. AUG. (Traité 17) Nôtre-Seigneur semble donc dire aux Juifs : Pourquoi vouloir que je ne fasse rien le jour du sabbat ? La loi qui vous ordonne de garder le jour du sabbat vous a été donnée en figure de ce que je devais faire. Vous considérez les œuvres de Dieu, c’est par moi que toutes choses ont été faites. Mon Père a créé la lumière mais en disant : « Que la lumière soit. » S’il a dit cette parole, c’est par son Verbe qu’il a créé la lumière, et c’est moi qui suis son Verbe. Mon Père a donc agi lorsqu’il a créé le monde, et il agit encore en le