Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/318

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gouvernant ; donc c’est par moi qu’il a créé le monde lorsqu’il l’a tiré du néant, et c’est par moi qu’il le gouverne, lorsqu’il lui fait sentir les effets de son action providentielle.


S. Chrysostome : Lorsque Jésus-Christ avait à défendre ses disciples contre le même grief, il produisait l’exemple de David comme eux serviteur de Dieu ; mais lorsque lui-même est en cause, il invoque l’exemple de son Père. Remarquons que ce n’est ni comme homme exclusivement, ni comme Dieu qu’il se justifie, mais tantôt sous un rapport, tantôt sous un autre, car il voulait que le mystère de ses humiliations fût l’objet de la foi comme le mystère de sa divinité. Il établit donc ici sa parfaite égalité aveu son Père, et en l’appelant son Père d’une manière toute spéciale (il dit en effet : « Mon Père »), et en faisant les mêmes choses que lui : (« Et moi aussi j’agis sans cesse. ») « Aussi les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, parce que non content de violer le sabbat, il disait encore que Dieu était son Père, se faisant ainsi égal à Dieu. » — S. AUG. (Traité 17.) Ce n’était pas d’une manière quelconque, mais dans quel sens ? « En se faisant égal à Dieu. » Nous disons tous à Dieu : « Notre Père qui êtes aux cieux ; » nous lisons dans Isaïe, que les Juifs lui disaient : « Vous êtes notre Père. » Ce qui les irritait n’était donc pas qu’il appelait Dieu son Père, mais de ce qu’il le faisait dans un autre sens que le reste des hommes. — S. AUG. (de l’acc. des Evang., 4, 10.) En disant : « Mon Père continue d’agir jusqu’à présent, et moi aussi j’agis sans cesse ; » il a voulu prouver qu’il était égal à son Père, car il donne comme conséquence que le Fils agit, parce que le Père agit lui-même, et que le Père ne peut agir sans le Fils. — S. Chrysostome : (hom. 38 sur S. Jean.) Si Jésus