Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/340

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d’un principe étranger, il ne l’a point par emprunt, comme s’il entrait en participation de la vie. La vie n’est antre chose que lui-même, et il a la vie en lui-même, il est lui-même sa vie. — Et vous, ô âme, est-ce que vous n’étiez pas morte ? Ecoutez le Père par la voix du Fils, levez-vous pour recevoir en vous la vie que vous n’avez pas en vous-même, cette vie vous est donnée par le Père, elle vous est donnée par le Fils qui a la vie en lui-même, et c’est la première résurrection. Or, cette vie qui est le propre du Père et du Fils, est la vie de l’âme, et l’âme raisonnable seule, à l’exclusion du corps, peut participer à cette vie de la sagesse.


S. HIL. (des syn. défin., 6.) Les hérétiques, pressés de tous côtés par l’autorité des Ecritures, sont forcés d’attribuer au Fils une puissance semblable à celle du Père, mais sans vouloir accorder qu’il ait une même nature, et ils ne comprennent pas que l’égalité de puissance ne peut venir que de l’égalité de nature. Une nature inférieure ne peut jamais recevoir la puissance d’une nature qui lui est de beaucoup supérieure. Or, on ne peut nier que le Fils de Dieu n’ait une puissance égale à celle du Père, puisqu’il affirme lui-même que : « Tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement, » et cette égalité de puissance entraîne nécessairement l’égalité de nature comme il le déclare expressément : « De même que le Père a la vie en lui ; ainsi il a donné à son Fils d’avoir la vie en lui. » La vie est ici synonyme de nature et d’essence, et Nôtre-Seigneur nous apprend à la fois qu’il possède cette vie et qu’elle lui a été donnée. (Défin. 4.) La vie qui est dans le Père et dans le Fils, signifie la nature, l’essence et la vie qui est engendrée de la vie (c’est-à-dire, l’essence qui est engendrée