Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/341

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de l’essence) ; comme elle n’est point différente de son principe, parce qu’elle est la vie qui naît de la vie, elle possède en vertu de son origine une parfaite égalité de nature.


S. AUG. (de la Trin., 15, 26) Comprenons-donc que le Père ne donne pas la vie à son Fils, comme s’il en était privé auparavant, et qu’il l’engendre en dehors de toute succession de temps, en sorte que la vie que le Père donne à son Fils en l’engendrant, est coéternelle à la vie de celui qui l’engendre. — S. HIL. (de la Trin., 9) Ce qui naît vivant d’un être vivant, possède la perfection dès sa naissance, sans qu’il y ait création d’une nature nouvelle, car ce qui est engendré d’un autre être vivant, n’est point une nature nouvelle, parce que ce n’est pas du néant que la vie est sortie ; la vie qui prend sa naissance au sein même de la vie, doit nécessairement avoir l’unité de nature, et celui qui est ainsi engendré doit posséder toute perfection, de telle sorte qu’il vive dans celui qui l’a engendré, et qu’il ait en lui la vie véritable. Notre faible nature humaine est composée d’éléments fort disparates, et la vie pour elle semble sortir des choses inanimées ; elle ne vit pas aussitôt ni toute entière de la vie qu’elle reçoit par la génération, et il y a en elle beaucoup d’éléments qui, après s’être développés, tombent et périssent sans avoir eu le sentiment de la vie. En Dieu, au contraire, tout ce qui existe a la vie, car Dieu est la vie même, et la vie ne peut produire que la vie. — S. AUG. (Traité 22.) Ces paroles : « Il a donné au Fils, si ont donc la même signification que celles-ci : « Il a engendré son Fils, » car c’est en l’engendrant qu’il lui a donné la vie. De même qu’il lui a donné l’être, il lui a donné d’être la vie, d’être la vie en lui-même, sans avoir besoin de la recevoir d’ailleurs, et d’avoir en lui la plénitude de la vie pour la