Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/446

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mais si séduire, c’est simplement amener quelqu’un par la persuasion à son sentiment, il faut pour apprécier cette action, examiner d’où l’on part et où l’on arrive. Celui qui entraîne du bien au mal est un mauvais séducteur ; celui qui ramène du mal au bien est un bon séducteur, et plût à Dieu qu’on nous appelle et que nous soyons en effet des séducteurs de cette sorte. — S. Chrysostome : (hom. 49.) A mon avis, c’était le peuple qui le proclamait un homme de bien, tandis que l’opinion défavorable était celle des chefs du peuple et des prêtres, comme le prouve d’ailleurs leur manière de s’exprimer, car ils ne disent pas : Il nous séduit, mais : « Il séduit la foule. »


« Cependant personne ne parlait ouvertement en sa faveur par crainte des Juifs. » C’était surtout ceux qui disaient : « C’est un homme de bien, » plutôt que ceux qui le traitaient de séducteur ; ces derniers s’exprimaient plus ouvertement, tandis que les autres ne disaient qu’à voix basse : « C’est un homme de bien. » — S. Chrysostome : (hom. 49.) Voyez la corruption des chefs de la nation, et la timidité du peuple qui leur est soumis ; il a des idées plus droites, et il n’ose les manifester, ce qui est un des caractères de la multitude.


Versets. 14-19.