Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/520

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En vérité je vous le dis, » c’est la vérité même qui vous parle, quand bien même elle ne vous préviendrait pas qu’elle dit la vérité, il lui serait absolument impossible de ne point la dire ; cependant elle tient à le rappeler, elle réveille pour ainsi dire les âmes endormies, elle veut défendre de tout mépris ses divins enseignements. Tout homme, dit-elle, Juif ou Grec, riche ou pauvre, roi ou mendiant, s’il commet le péché, devient esclave du péché. — S. GREG. (4 Mor., 21 ou 42) Tout homme, en effet, qui se laisse dominer par un désir coupable, abaisse et plie la liberté de son âme sous le joug de la servitude ; nous résistons à cette servitude, lorsque nous luttons contre l’iniquité qui veut nous dominer, lorsque nous résistons énergiquement à la tyrannie de l’habitude, lorsque nous détruisons en nous le crime par le repentir, lorsque nous lavons dans nos larmes les souillures de nos fautes.


S. GREG. (Moral., 25, 14 ou 20.) Plus on se plonge librement dans tous les excès du crime, et plus on resserre étroitement les chaînes de cet esclavage. — S. AUG. (Traité 41) O misérable servitude ! L’esclave d’un homme, fatigué du joug tyrannique de son maître, cherche son repos dans la fuite, mais où peut fuir l’esclave du péché ? Partout où il dirige ses pas, il se porte avec lui ; le péché qu’il a commis est nu-dedans de lui-même ; la volupté passe, le péché ne passe pas ; le plaisir qui flatte passe, le remords qui déchire demeure. Celui-là seul peut nous délivrer du péché qui est venu sur la terre sans aucun péché, et qui s’est offert en sacrifice pour le péché. Car pour l’esclave, ajoute le Sauveur, il ne demeure pas toujours dans la maison. Cette maison, c’est l’Église, l’esclave, c’est le pécheur ; un grand nombre de