Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/537

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L’Esprit saint, au contraire, parle d’après le Verbe de la vérité et de la sagesse, d’après ces paroles du Sauveur : « Il recevra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. » (Jn 15, 14.) — S. AUG. (Quest. sur le Nouv. et l’Anc. Test., quest. 90.) Ou bien encore le diable n’est pas ici un nom spécial, mais un nom commun, que vous pouvez donner à tout homme en qui vous trouvez les œuvres du diable, car c’est un nom qui convient aux actions plutôt qu’à la nature. Nôtre-Seigneur veut indiquer que les Juifs ont pour père Caïn, parce qu’ils veulent se rendre ses imitateurs en le mettant à mort. C’est Caïn, en effet, qui a donné le premier exemple de fratricide, et le Sauveur dit qu’il puise le mensonge dans son propre fonds, pour nous apprendre qu’on ne peut pécher que par sa propre volonté. Comme Caïn a été lui-même l’imitateur du diable, on lui donne pour père le diable, dont il a imité les œuvres.


ALCUIN. Dieu est la vérité, et le Fils de Dieu, qui est la vérité ne peut dire lui-même que la vérité ; mais les Juifs (qui étaient les enfants du démon) avaient la vérité en horreur, comme le Sauveur le leur reproche : « Et moi, si je vous dis la vérité, vous ne me croyez point. » — ORIG. ( Traité 20. ) Mais comment peut-il faire ce reproche aux Juifs qui ont cru en lui ? Il faut remarquer ici qu’on peut croire sous un rapport, et ne pas croire sous un autre, comme ceux par exemple qui croient en Celui qui a été crucifié sous Ponce-Pilate, et qui ne croient pas qu’il soit né de la Vierge Marie ; ils croient et tout à la fois ne croient pas à la même personne. C’est ainsi que les Juifs à qui s’adressait Nôtre-Seigneur croyaient en lui à la vue des miracles qu’il opérait, et ne croyaient pas aux vérités sublimes qu’il leur enseignait.