Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/538

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S. Chrysostome : (hom. 54) C’est donc parce que vous êtes les ennemis de la vérité, que sans avoir aucune accusation à formuler contre moi, vous voulez me mettre à mort. C’est pour cela qu’il ajoute : « Quel est celui d’entre vous qui me reprendra de péché ? » — THEOPHYL. C’est-à-dire, si vous êtes les enfants de Dieu, vous devez nécessairement haïr ceux qui l’offensent, si donc vous ne pouvez me convaincre de péché, moi, l’objet de votre haine, il est évident que c’est par haine de la vérité que vous me haïssez, parce que je me dis le Fils de Dieu. — ORIG. (Traité 20.) Ces paroles de Jésus-Christ sont l’expression d’une confiance extraordinaire, et aucun autre homme ne peut porter un semblable défi, si ce n’est Nôtre-Seigneur, qui n’a jamais connu le péché. (1 P 2, 22.) — S. GREG. (hom. 18 sur les Evang.) Considérez ici la douceur de Nôtre-Seigneur, il ne dédaigne point de prouver qu’il n’est point pécheur, lui qui par sa vertu divine pouvait justifier les pécheurs. Il ajoute donc : « Celui qui est de Dieu, entend les paroles de Dieu, et c’est parce que vous n’êtes pas de Dieu, que vous ne les entendez pas. » — S. AUG. (Traité 43.) Ne considérez donc pas ici la nature, mais le vice de la nature. Les Juifs étaient de Dieu, et n’étaient pas de Dieu ; leur nature venait de Dieu, le vice de leur nature n’en venait point. Or, le Sauveur adresse ce reproche non-seulement à ceux qui étaient coupables de péché, car ils l’étaient tous ; mais à ceux qu’il prévoyait devoir repousser la foi, qui seule aurait pu les affranchir des liens de leurs péchés. — S. GREG. (hom. 18 sur les Evang.) Que chacun se demande s’il écoute les paroles de Dieu avec l’oreille du cœur, et il saura d’où il vient. Il en est, en effet, qui ne veulent même pas écouter les préceptes divins des oreilles du corps ; il en est d’autres qui ouvrent ces oreilles pour les entendre, mais qui