Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/540

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Samaritains sur l’anéantissement de l’âme après la mort, et que c’était pour plaire aux Juifs, et sans y croire, qu’il leur parlait de la résurrection et de la vie éternelle. Ils l’accusent d’avoir en lui le démon, parce que les grandes vérités qu’il leur enseignait, que Dieu était son Père, qu’il était descendu du ciel et d’autres choses semblables, dépassaient la portée de l’intelligence humaine. Ou bien encore ils adoptaient les soupçons de plusieurs d’entre eux, qui pensaient que c’était par Béelzébub, prince des démons, qu’il chassait lui-même les démons.— THEOPHYL. Ou bien encore ils le traitaient de Samaritain, comme détruisant les pratiques de la loi des Hébreux, en particulier l’observance du sabbat, car les Samaritains n’observaient point parfaitement toutes les pratiques de la loi juive. Ils soupçonnaient qu’il avait en lui un démon, parce qu’il leur révélait leurs propres pensées. L’Evangéliste ne mentionne pas dans quelles circonstances ils l’avaient appelé Samaritain, preuve que les Evangélistes ont passé beaucoup de choses sous silence.


S. GREG. (hom. 18 sur les Evang.) Le Fils de Dieu reçoit ces outrages et n’y répond point par des injures : Jésus repartit : « Il n’y a point en moi de démon ; » ainsi nous enseigne-t-il à ne point divulguer les véritables défauts du prochain, lors même que ses outrages n’ont d’autre fondement que la calomnie, de peur que le ministère de la correction fraternelle ne devienne une occasion et un instrument de vengeance. — S. Chrysostome : (hom. 54) Remarquons aussi que lorsqu’il s’agissait de les instruire et de combattre leur orgueil, Jésus se montrait plus sévère, mais lorsqu’il n’y avait que des outrages à supporter, il faisait preuve de la plus grande douceur, nous apprenant ainsi à venger les injures qui sont faites à Dieu, et à mépriser celles dont nous