Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/72

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Le lendemain, quand il se réveilla, le vieux Cochevis était pour ainsi dire complètement acclimaté. Il ouvrit sa porte tout seul et se répandit dans les rue, retrouvant d’instinct tous les cafés où on l’avait promené la veille. Il lui semblait avoir toujours habité Paris, et sa maisonnette de là-bas, cachée sous les pommiers, lui faisait l’effet d’être singulièrement lointaine… Ses filles, ne le voyant pas, s’inquiétaient déjà de son absence mais il rentra tout droit, sans accident ni avarie, à l’heure exacte du déjeuner.

À partir de ce jour, le vieux Cochevis se considéra comme partie intégrante de l’établissement.

Retourner en Bretagne ? Jamais ! Ce serait sa mort. Il a trop bon cœur, et ne saurait plus se passer de ses filles.

Dignement, certes ! en tout bien tout honneur !… Ce n’est pas devant lui qu’il faudrait pincer le menton de Glady ou prendre la taille à Clorinde. S’il s’en apercevait, nom d’un pain !… À vrai dire, quelquefois la chose arrive ; seulement, par bonheur, il ne s’en aperçoit pas.

À part cela, il aime à rire, ce représentant des antiques vertus ! Il aime à rire, à trinquer avec les amis, et quand une petite servante sentant bon l’embrasse par malice et l’appelle « mon oncle », il ne se fâche pas trop fort, trouvant un certain agrément à comparer ces fraîches fri-