Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/252

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draguer, inventée par Jean de Médicis, enfant naturel de Côme Ier, et dans lequel il fit preuve de la plus noble indépendance, Galilée se vit au moment d’être renvoyé de Pise. Il céda à l’orage et obtint de la république de Venise, toujours par la protection du marquis del Monte, la place de professeur de mathématiques à l’Université de Padoue.

Les auteurs italiens louent son enseignement de Padoue sans aucune restriction. Il est permis de croire qu’ils ont cédé au juste enthousiasme que les découvertes ultérieures de Galilée leur ont inspiré. À l’époque dont nous parlons, l’illustre philosophe n’avait pas encore rompu tous les liens qui le rattachaient aux erreurs de l’antiquité. Galilée, anti-copernicien, professait le système de Ptolémée, si toutefois il est vrai que le Traité de la sphère publié sous son nom, dans l’édition de Padoue, soit son ouvrage, car le fait a été révoqué en doute.

Mœstlin, le fameux maître de Kepler, lequel, tout en professant l’immobilité de la Terre comme attaché à une université, avait au fond une opinion toute contraire, se vantait d’avoir converti Galilée aux idées coperniciennes[1].

On a conservé dans l’édition des Œuvres de Galilée, publiée à Padoue, le fragment d’une leçon faite en 1604 sur l’étoile nouvelle de cette année, et où l’on trouve énoncées, comme article de foi, les opinions les plus étranges. On y lit en effet :

« On pourrait croire que l’étoile a été formée par la

  1. Ceci résulte d’une publication de Gerard Vossius, qui ne cite aucune autorité. L’assertion de cet auteur a été jugée peu digne de confiance.