Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/314

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d'Antonio de Dominis, archevêque de Spalatro en Dalmatie , qui parut en 1611, date de la mort de l'auteur dans les prisons de l'Inquisition; mais, à ce qu'on dit, l'ouvrage avait été composé longtemps auparavant, Ce prélat remarqua qu'en tenant à une certaine hauteur à l'opposite du Soleil, dans un plan vertical passant par cet astre et l'œil de l'observateur, une boule de verre remplie d’eau, on voit émerger de la partie inférieure un trait de lumière qui présente toutes les couleurs du phénomène naturel, il reconnut que le rayon solaire ayant pénétré dans la boule au-dessus du centre, s'était réfléchi sur la partie postérieure de la boule de manière à revenir émerger par le bas, Il découvrit ainsi comment se formait l'arc-en-ciel dans sa partie la plus élevée. Une marche analogue du rayon dans des gouttes d'eau, situées hors de la verticale, devait rendre compte de la formation des parties latérales du phénomène, je veux dire des parties non contenues dans le plan vertical passant par le Soleil. Tout cela est exact, mais ne constitue pas, ce me semble, l'explication de l'arc-en-ciel; il fallait, en effet, pour que la démonstration fût complète, montrer comment les boules d'eau situées plus haut ou plus bas que dans l'expérience de Dominis ne donnaient pas lieu à des couleurs pareilles, il fallait, en un mot, trouver par la théorie des rayons efficaces, comme on les a appelés depuis Descartes, que les gouttes situées à une distance angulaire déterminée de la ligne qui passe par le centre du Soleil et l'œil de l'observateur, sont les seules qui puissent contribuer à la formation du phénomène, Quant au second arc-en-ciel, Dominis n'eut pas une idée, même