Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/407

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avait reçue, peut être considérée comme réduite à moitié. Sur le petit miroir l’affaiblissement n’est pas moindre. Or, la moitié de la moitié, c’est le quart. Ainsi, l’instrument enverra à l’œil de l’observateur le quart seulement de la lumière incidente que son ouverture avait embrassée. Une lunette, ces deux causes d’affaiblissement n’y existant pas, donne aux images, à parité de dimensions quatre fois plus d’éclat qu’un télescope newtonien ou grégorien.

Dans son grand télescope, Herschel a supprimé le petit miroir. Le grand miroir n’est pas mathématiquement centré sur le tuyau qui le contient : il y est placé un peu obliquement. Cette légère obliquité est telle que les images vont se former, non plus dans l’axe du tuyau, mais très près de sa circonférence, ou, si l’on veut, de sa bouche extérieure. L’observateur peut donc aller les y observer directement à l’aide d’un oculaire. Une petite portion de la tête de l’astronome empiète alors, il est vrai, sur le tuyau ; elle y forme écran, et arrête quelques rayons incidents. Mais dans un grand télescope, la perte n’est pas à beaucoup près de moitié, comme elle le serait inévitablement par l’effet du petit miroir.

Ces télescopes où l’observateur, placé à l’extrémité antérieure du tuyau, regarde directement dans le miroir en tournant le dos aux objets, Herschel les a appelés front-view telescopes (télescopes à vue de front, de face). Dans le lxxvie volume des Transactions philosophiques, il dit que l’idée de cette construction se présenta à lui dès l’année 1776, et qu’il l’appliqua alors sans succès à un télescope de pieds que, pendant l’année 1784,