Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/528

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publiques par le titre de maître des requêtes, Beaune, que Descartes plaçait au premier rang des mathématiciens de son temps, était la lumière du présidial de Blois, Frenicle honorait, par un savoir immense, son titre de magistrat à la cour des monnaies, Étienne Pascal, le père de l’auteur des Provinciales, le premier président à la cour des aides de Clermont, fut un très-savant physicien. Fermat, enfin, le principal ornement de cette resplendissante pléiade, passait au parlement de Toulouse, où il était conseiller, pour un des plus profonds jurisconsultes de l’époque.

S’il fallait expliquer comment les magistrats parvenaient, il y a deux siècles, à faire marcher de front les études les plus ardues et les obligations de leurs charges, comment ils ne le peuvent plus aujourd’hui, nous dirions avec un écrivain célèbre qui honora à la fois la science et les lettres : « La gravité de leur état ne leur permettait ni les divertissements bruyants de la noblesse militaire, ni la société des femmes. Ils n’étaient point forcés à ces longues distractions qu’entraînent les petits devoirs imposés aux gens qui vivent dans le monde ; ainsi, ceux des magistrats qui avaient trop d’activité pour que les douceurs de la vie domestique pussent leur suffire, n’avaient alors d’autre délassement que l’étude, et ils osaient publier le fruit de leurs travaux, sans craindre de paraître avoir des moments de loisir. »

Mais de pareilles investigations seraient hors de propos. Contentons-nous d’affirmer, d’après des témoignages nombreux et authentiques, que le savant illustre dont les Chambres, sous le gouvernement de Juillet, décidèrent