Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/131

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raissons pas nombreuses ? Et cependant vous ne voyez pas encore de nous la dix millième partie.

LE CHŒUR DES VIEILLARDS.

Phædria, allons-nous les laisser bavarder ainsi ? Ne faudrait-il pas casser quelque bâton en frappant sur elles ?

LE CHŒUR DES FEMMES.

Plaçons nos urnes à terre, afin que, si quelqu’un porte la main sur nous, nous ne soyons pas gênées.

LE CHŒUR DES VIEILLARDS.

Ah ! de par Zeus ! si on leur avait frotté deux ou trois fois les mâchoires comme à Boupalos, elles n’auraient pas une si belle voix.

LE CHŒUR DES FEMMES.

Eh bien, voyons, qu’on frappe ; je suis là, je m’offre ; mais jamais nulle chienne ne t’enlèvera les génitoires.

LE CHŒUR DES VIEILLARDS.

Si tu ne te tais pas, mes coups te sauveront de la vieillesse.

LE CHŒUR DES FEMMES.

Viens donc seulement toucher du doigt Stratyllis !

LE CHŒUR DES VIEILLARDS.

Et si je l’assomme de coups de poings, quel mal me feras-tu ?

LE CHŒUR DES FEMMES.

Je te mords et je t’arrache les poumons et les entrailles.