Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/442

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DOCTRINES DE GORGIAS.


CHAPITRE V.

Les trois théories principales de Gorgias : sur l’être, sur l’impossibilité de la science, et de la transmission de la science. Sur la première théorie, Gorgias combine les opinions antérieures ; Mélissus et Zénon ; exposition du système de Gorgias sur l’égale impossibilité de l’être et du non-être.

§ 1.[1] Il soutient que rien n’existe réellement, que si quelque chose existe, ce quelque chose nous reste inconnu, et que si quelque chose existe et qu’on puisse le connaître soi-même, on ne peut l’expliquer aux autres.

§ 2.[2] Pour cette première assertion, à savoir que rien n’existe, Gorgias réunit les théories énoncées par d’autres philosophes, qui, émettant des idées contraires sur la réalité telle qu’elle nous apparaît, se sont persuadé, ceux-ci

  1. Ch. V, § 1. Il soutient, voir plus haut, ch. 1, § 1, et ch. 3, § 1. Gorgias n’est pas plus nommé ici que ne l’ont été Mélissus et Xénophane ; mais le manuscrit de Leipsick intitule cette partie du traité : « d’Aristote sur Gorgias. » Il ne peut y avoir ici le moindre doute sur le philosophe que cette analyse concerne ; voir la Dissertation, plus haut, page 476. — Que rien n’existe réellement, voir plus haut, ch. 1, ce qui regarde Mélissus, et plus loin, l’analyse de la doctrine de Gorgias par Sextus Empiricus.
  2. § 2. Gorgias, dans ce passage, Gorgias n’est pas plus nommé que dans les autres ; il n’y a qu’un verbe à la troisième personne. — Telle qu’elle nous apparaît, ou « telle qu’elle leur apparaît. » - Comme