Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
SI TU M’AVAIS AIMÉE


PRIÈRE DU SOIR



Dans tes bras adorés j’aurais voulu dormir,
Dormir comme un enfant qu’une caresse apaise
Et dont le corps léger dans le sommeil ne pèse
Pas plus qu’un jeune oiseau dont l’aile va s’ouvrir.

J’aurais voulu poser sur ta chaude poitrine
Mes membres fatigués, mon cœur fragile et lourd,
À l’heure où, sur nos fronts, plane la nuit divine,
Entraînant dans son vol tous les soucis du jour.