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SI TU M’AVAIS AIMÉE

Nul regard ne saurait lire au fond de mon âme,
Lors même que j’étreins, sincère, entre mes bras
Les êtres les plus chers… Je ne suis qu’une femme,
Qui se cherche elle-même et ne se trouve pas.

Et je crois que, toujours, sages entre les sages,
Les hommes les plus vrais diront : « Je ne sais rien !»
Mais, d’un bond, franchissant les dangereux passages
Du doute et de l’erreur, ils iront vers le bien.

Ils acceptent la vie avec toutes ses ombres,
Attendant la splendeur sublime du réveil ;
Ils apportent aux dieux humblement leurs cœurs sombres.
Où, seule, la vertu met l’or de son soleil.

Gardez votre secret, ô choses de la terre.
Voilez-vous de silence et d’immobilité ;
Ne brisez pas le sceau de l’éternel mystère
Qui nous laisse éperdus devant votre beauté.