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SI TU M’AVAIS AIMÉE

Pour calmer le souci de ton cœur frémissant,
Il suffit d’une femme un peu jeune et jolie ;
Une robe, un parfum excitent ta folie,
Tu ne vois pas l’abîme où ton esprit descend.
 
Et tu te plains pourtant de rester solitaire,
De porter seul le poids des rêves incompris ;
Tes jours, tristes et courts, ont perdu tout leur prix.
Et tu ne connais plus la beauté de la terre.

Mais surtout tu n’as pas su lire dans mes yeux
Que je n’aimais que toi dans l'univers immense,
Que mon être vibrant t’adorait en silence,
Et que j’étais pour toi le seul bien précieux.

Ensemble nous aurions vécu la belle vie
Que pare la douceur des choses d’ici-bas !
Peut-être un tel bonheur est ta secrète envie :
Il fleurit dans mes mains, et tu ne le vois pas !