Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/88

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Mais je ne dirai pas la parole qui lie,
Parce que j’ai souci du bonheur de ta vie,
Et que je ne sais pas si je peux apaiser
Ta soif de volupté par mon chaste baiser.

Je renonce à l’espoir, à ses divines fêtes,
Car je ne pourrai pas souffrir que tu regrettes
Dans mes bras confiants tes maîtresses d’un jour,
Et qu’ivre de plaisir tu méprises l’amour.

Si tu ne choisis pas toi-même ma tendresse,
Je ne parlerai pas ; je tairai ma détresse ;
Et, comme un grain d’encens au creux de l’encensoir,
Brûlera tout mon être au feu clair du devoir.