Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/90

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Bien longtemps j’ai voulu me cacher à moi-même
Le secret qu’aujourd’hui je ne peux plus porter :
Qu’on me laisse crier enfin que je vous aime ;
Il me faut cet aveu pour me réconforter.

Il faut le murmurer au vent qui me caresse,
À la brise qui passe effleurant mes cheveux ;
Je le dis cette nuit dans l’ombre qui m’oppresse,
Je le dirai demain à la face des cieux !

Mon espoir refleurit comme une fleur d’automne,
Comme une rose pâle au parfum plus léger !
Sous un dernier rayon tout mon être frissonne :
Ah ! comme il vous faudrait savoir me protéger !

Que de soins, de tendresse et de bonté divine
Deviendrait nécessaire à mon frêle bonheur !
Que je me blottirais contre votre poitrine,
Dans vos deux bras aimés pour sentir leur chaleur !