Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/91

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Il me semble parfois que vous devez comprendre
Que c’est vous qui tenez mon sort entre vos mains,
Et que c’est bien fini de souffrir et d’attendre,
Et que j’entends vos pas sonner sur les chemins.

Ce soir, enfin, je vous écris pour vous le dire,
Pour faire cet aveu qui me brûle le cœur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mais je vous vois, cruel et sceptique, sourire ;

Je subis votre arrêt dans toute sa rigueur.

Vous ne me croiriez pas… Vous tourneriez les pages
Où ma main frémissante a tracé votre nom ;
Peut-être liriez-vous les plus graves passages
Aux femmes qui, jamais, n’ont su vous dire : non !

Ma missive d’amour restera sur ma table…
J’écrirai sagement et sans la raturer
Une autre lettre… Et, la trouvant si raisonnable,
Vous oublierez qu’un jour, pour vous, j’ai dû pleurer.