Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v1.djvu/42

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moi, Jules Simon, et que je l’affirme sur l’honneur.

« — Alors, pourquoi ne donnez-vous pas ces nouvelles du haut de la tribune ? Cela intéresse la France entière. Il faut que la France entière l’entende, et que personne ne puisse en douter. Il y va du salut de la patrie. Si vous savez, parlez donc, mais comme doit parler un représentant du peuple.

« — Au Corps législatif, je ne puis le dire » ; et il me quitta précipitamment.

Pourquoi donc ? Parce que Bonaparte pouvant peut-être encore, par un miracle, se sauver, Jules Simon se fût trouvé absolument compromis vis-à-vis de l’Empire.

Adieu tout espoir d’un ministère à la suite d’Olivier !

En agissant comme il venait de le faire, il sauvegardait, au contraire, sa position fructueuse à la gauche, tout en ayant l’air de se mettre de moitié dans les colères et dans l’action révolutionnaire des faubourgs.

Si cette action échouait, quelle trace fut-il restée de ces paroles en l’air ?

Si le peuple triomphait, eh bien, il y avait des témoins pour affirmer que le démocrate Jules Simon était d’accord avec le peuple, et l’avait poussé au mouvement.

Avec Ernest Picard, nous entrons dans une autre catégorie. Nous passons du jésuite au cynique.

Nous devons rendre cette justice à Ernest Picard, qu’il n’a jamais trompé son monde, ni filouté la popularité.

Il n’a guère promis plus qu’il ne voulait tenir. Il n’a passé aucun de ces contrats avec le socialisme révolutionnaire que ses collègues signaient,