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dirait qu’il fit tout son possible pour entretenir le zèle de ces citoyens dévoués.

Comment expliquer autrement ces fausses tentatives d’enlèvement ordonnées, puis contremandées à chaque instant.

Par ces temporisations, il laissa également au Comité Central la possibilité de s’organiser à peu près et de relier entre eux les divers éléments armés de la démocratie militante.

Le 16 mars, après une ou deux démonstrations contre le camp retranché de Montmartre, on fit une démonstration semblable contre le parc moins important de la place des Vosges, Ce parc, placé en plein quartier du Marais, était gardé par des bataillons dont l’esprit révolutionnaire passait pour beaucoup moins marqué que celui des faubourgs.

En effet, ils se composaient, pour moitié environ, de représentants de la petite et moyenne bourgeoisie.

Le 16 mars donc, vers onze heures du soir, une escouade de gardes de Paris à cheval, accompagnée de chevaux de traits, se présenta à l’entrée de la rue des Vosges.

La sentinelle ayant crié : Qui vive ? les soldats ne répondirent pas et continuèrent d’avancer. L’homme de faction donna le signal, le poste sortit en armes, et, mettant genoux en terre, les gardes nationaux présentèrent la baïonnette, déclarant qu’ils allaient tirer. Les cavaliers s’arrêtèrent, tournèrent bride et disparurent.

Cependant, il y avait là tout au plus une trentaine de citoyens en état de résister.

La position stratégique était mauvaise et s’opposait à toute lutte sérieuse. Rien de plus facile que de cerner la place qui forme cul-de-sac dans un fond, et n’a que trois issues.