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Chapitre V

Ashtavakra :

Tu n’es pas lié par quoique ce soit. A quoi une personne pure comme toi devrait renoncer ? Mettant au repos l’organisme complexe, tu pourras trouver ton repos. 5.1

Tout cela coule de toi, comme une bulle de la mer. Te connaissant toi-même ainsi, n’étant qu’un, tu trouveras le repos. 5.2

En dépit que cela fut devant tes yeux, tout cela, étant non substantiel, n’existe pas en toi, qui est resplendissant. C’est une apparence comme le serpent semble une corde, tu peux donc prendre ton repos.5.3

Egal dans la douleur et dans le plaisir, égal dans l’espérance et dans la déception, l’égalité dans la vie et la mort, et complet tel que tu l’es, tu trouveras le repos. 5.4

Chapitre VI

Ashtavakra :

Je suis infini comme l’espace, et le monde naturel est comme une jarre. Le savoir est la connaissance, et alors il n’y a ni renoncement, acceptation ou fin de celui-ci. 6.1

Je suis comme l’océan, et la multiplicité des objets est comparable à une vague. Le savoir est la connaissance, et alors il n’y a ni renoncement, acceptation ou fin de celui-ci. 6.2

Je suis comme la nacre, et le monde imaginaire est comme l’argent. Le savoir est la connaissance, et alors il n’y a ni renoncement, acceptation ou fin de celui-ci. 6.3

Ou bien si tu le veux, je suis dans tous les êtres, et tous les êtres sont en moi. Le savoir est la connaissance, et alors il n’y a ni renoncement, acceptation ou fin de celui-ci. 6.4

Chapitre VII

Janaka :

C’est dans l’océan infini de moi-même que l’écorce du monde erre ici et là, mue par son propre vent intérieur. Je ne suis pas perturbé par cela. 7.1

Laisser lever la vague du monde, ou bien disparaître par sa propre nature dans l’océan infini de moi-même. Il n’y a pas augmentation ou la diminution de moi de par cela. 7.2

C’est dans l’océan infini de moi-même que l’imagination que l’on nomme le monde prend place. Je suis suprêmement en paix et sans forme, et comme tel, je reste. 7.3

Ma vraie nature n’est pas contenue dans des objets, ni aucun objet n’existe en elle, car elle est infinie et resplendissante. Elle est détachée, sans désir et en paix, et comme tel, je reste. 7.4

Oui, je ne suis rien d’autre que la conscience pure, et le monde est tel le spectacle d’un prestidigitateur, alors comment pourrais-je imaginer qu’il y ait quelque chose là à accepter ou à rejeter ? 7.5


Chapitre VIII

Ashtavakra :

La servitude, c’est quand l’esprit aspire à quelque chose, se chagrine de quelque chose, rejette quelque chose, tient à quelque chose, est heureux de quelque chose ou mécontent de quelque chose. 8.1

La libération, c’est quand l’esprit n’a plus d’envie pour rien, de peine pour rien, de rejet pour rien, ne tient à rien, et n’est content ou mécontent de rien. 8.2

La servitude, c’est quand l’esprit est empêtré dans l’un des sens, et la libération, c’est quand l’esprit n’est pas emmêlé dans aucun des sens. 8.3

Lorsqu’il n’y a pas de « moi » c’est la libération, et quand il y a « moi » c’est la servitude. Compte tenu de cette ardeur, ne retient ni ne rejette rien. 8.4

Chapitre IX

Ashtavakra :

Le savoir c’est quand le dualisme des choses faites et défaites a été mis au repos, ou la personne pour laquelle elles se produisent est en paix, alors tu peux ici et maintenant aller au-delà du renoncement et des obligations par l’indifférence à ces choses. 9.1

Rare en effet, mon fils, est l’homme chanceux dont l’observation du comportement du monde a conduit à l’extinction de sa soif de vivre, de sa soif de plaisir et de la soif de connaissance. 9.2

Tout cela est impermanent et gâché par les trois sortes de douleur. En reconnaissant que cela est inconsistant, dénué de substance, et tout juste bon pour le rejet, on atteint la paix. 9.3

Quand était cet âge ou ce temps de la vie où le dualisme des extrêmes n’existait pas pour les hommes ? Les abandonnant, une personne qui est heureux de prendre tout qui est atteint la perfection. 9.4

Qui n’en vient pas à l’indifférence à l’égard de telles choses et parvient à la paix quand il a vu les différences d’opinions parmi les grands sages, saints et yogis ? 9.5

N’est-il pas un gourou qui, libre de passion et plein sérénité, atteint la pleine connaissance de la nature de la conscience, et incite les autres à sortir du cycle des réincarnations ? 9.6

Si tu veux juste voir les transformations des éléments comme rien de plus que les éléments, alors tu seras immédiatement affranchi de toutes les obligations et établi dans ta propre nature. 9.7

Notre inclination est le cycle des réincarnations. Sachant cela, abandonne-le. La renonciation à lui est le renoncement de celui-ci. Maintenant tu peux rester comme tu es. 9.8

Chapitre X

Ashtavakra :

Abandonnant le désir, l’ennemi, ainsi que le gain, lui-même si plein de perte, et les actions contraignantes qui sont la cause des deux autres — pratique l’indifférence envers tout. 10.1

Vois les choses telles que amis, terres, argent, biens, épouses, et héritages comme rien d’autre qu’un rêve ou un tour de prestidigitateur de trois ou cinq jours. 10.2

Partout où le désir règne, vois en lui le cycle des réincarnations. En t’établissant dans la sérénité, sois libre de passion et heureux. 10.3

La nature essentielle de la servitude n’est rien d’autre que le désir, et son élimination est connue comme une libération. C’est tout simplement en ne s’attachant pas à changer les choses que la joie éternelle de l’épanouissement est atteinte. 10.4