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Ceux qui désirent le plaisir et ceux qui veulent la libération se trouvent tous dans le cycle des réincarnations, mais l’homme de grande âme qui ne désire ni plaisir ni libération est rare. 17.5

Ce n’est que le noble esprit qui est libre de l’attraction ou la répulsion pour la religion, la richesse, la sensualité, et de la vie et la mort aussi. 17.6

Il ne ressent aucun désir pour l’élimination de tout cela, ni colère à sa poursuite, ainsi l’homme heureux vit heureux avec tous les moyens de subsistance présents. 17.7

Ainsi, rempli par cette connaissance, content et avec l’esprit vidé, il vit heureux à juste voir, entendre, ressentir, sentir et gouter. 17.8

Dans celui pour lequel l’océan du cycle des réincarnations s’est tari, il n’y a ni attachement ni aversion. Son regard est libre, son comportement sans but, et ses sens inactifs. 17.9

Certes, l’état suprême est partout pour l’esprit libéré. Il n’est ni éveillé ni endormi, et n’ouvre ni ne ferme les yeux. 17.10

L’homme libéré est resplendissant partout, libre de tout désir. Partout il apparaît plein de sang-froid et pur de cœur. 17.11

Voyant, entendant, ressentant, sentant, goûtant, parlant et marchant, l’homme de grande âme qui est libéré d’essayer d’atteindre ou d’éviter tout est vraiment libre. 17.12

L’homme libéré est partout libre de désirs. Il ne blâme pas, ne loue pas, ne se réjouit pas, n’est pas déçu, et ne donne ni ne prend. 17.13

Qui est une grande âme est tout aussi imperturbable dans l’esprit et de sang-froid à la vue d’une femme pleine de désir qu’à l’approche de la mort, il est vraiment libéré. 17.14

Il n’y a pas de distinction entre le plaisir et la douleur, l’homme et la femme, le succès et l’échec pour l’homme sage qui regarde tout avec égalité. 17.15

Il n’y a pas d’agression ou de compassion, pas d’orgueil ou de l’humilité, nulle merveille ou confusion pour l’homme dont sont terminés le jeu des jours à courir. 17.16

L’homme libéré ne dédaigne pas les sens et n’est pas non plus attaché à eux. Il jouit toujours avec un esprit détaché à la fois dans la réalisation et la non-réalisation. 17.17

Qui est établi dans l’état absolu avec l’esprit vide ne connais pas l’alternative du calme intérieur et du manque de calme et du bien et du mal. 17.18

Libre du « moi » et du « mien » et du sens des responsabilités, conscient que « rien n’existe », avec tous les désirs éteints à l’intérieur, l’homme n’agit pas, même en agissant. 17.19

Celui dont l’esprit pensant est dissout atteint l’état indescriptible et il est libre de l’écran mental de l’illusion, du rêve et de l’ignorance. 17.20

Chapitre XVIII

Ashtavakra :

Louange à qui de la prise de conscience de l’illusion devient lui-même rêve, à qui est un pur bonheur, paix et lumière. 18.1

On peut obtenir toutes sortes de plaisir par l’acquisition de divers objets de jouissance, mais on ne peut pas être heureux que par l’abandon de tout. 18.2

Comment cela pourrait être le bonheur, pour celui qui est consumé à l’intérieur par le soleil brûlant de la douleur de ce qu’il devait faire, sans la pluie du nectar de la paix ? 18.3

Cette existence est toute imagination. Il n’y a rien dans la réalité, mais il n’y a pas de non-être par nature qui sache comment distinguer l’être du non être. 18.4

Le royaume de Soi-même n’est pas loin, et il ne peut être atteint par la somme des restrictions à sa propre nature. Il est inimaginable, sans effort, immuable et sans tache. 18.5

Par la simple élimination de l’illusion et la reconnaissance de sa véritable nature, ceux dont la vision est sans nuage vivent libre de douleur. 18.6

Sachant tout comme venant de l’imagination, et Lui-même comme éternellement libre, comment le sage pourrait-il se comporter comme un fou ? 18.7

Se sachant comme étant Dieu, et être et non-être comme juste imagination, que devrait savoir, dire ou faire l’homme libre ? 18.8

Des considérations comme « je suis ceci » ou « je ne suis pas cela » sont terminées pour le yogi qui est allé silencieux réalisant "Tout cela c’est moi-même ». 18.9

Pour le yogi qui a trouvé la paix, il n’y a pas de distraction ou de concentration, pas plus de connaissances ou de ignorance, pas de plaisir et aucune douleur. 18.10

La domination du ciel ou la mendicité, le gain ou la perte, la vie parmi les hommes ou dans la forêt, cela ne fait aucune différence pour un yogi dont la nature est d’être libre de distinctions. 18.11

Il n’y a pas de religion, de richesse, de sensualité ou de discrimination pour un yogi libre des paires d’opposés tels que « Je l’ai fait » ou « je n’ai pas fait cela ». 18.12

Il n’y a rien à avoir besoin d’être fait, ou quelque attachement dans son cœur pour le yogi libéré de son vivant. Les choses ne sont là que pour une durée de vie. 18.13

Il n’y a pas d’illusion, de monde, de méditation sur Cela, ou de libération pour l’âme pacifiée et grande. Toutes ces choses ne sont que le royaume de l’imagination. 18.14

Celui par qui tout cela est vu peut ainsi distinguer qu’il n’existe pas, mais que faire de l’absence de désir ? Même en voyant il ne voit pas. 18.15

Celui par qui le Suprême Brahma est vu peut penser « Je suis Brahma », mais que ferait-il à penser lui qui est sans pensée, et qui ne voit pas de dualité. 18.16

Celui par dont la distraction intérieure est vue peut mettre un terme à cela, mais qui est noble n’en est pas distrait. Quand il n’y a rien à atteindre, qui a-t-il à faire ? 18.17

Le sage, contrairement à l’homme commun, ne voit pas l’immobilité intérieure, la distraction ou la faute en lui-même, même quand il vit comme un homme ordinaire. 18.18

Rien n’est fait par celui qui est libre de l’être et du non-être, qui se contente, sans désir et sage, même si aux yeux du monde, il agit. 18.19