Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/100

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Au pénitencier, 4,87 aliénés sur 100 détenus,
et 1 sur 107 pour le reste de la population
de Genève.

Sur 312 personnes sorties du pénitencier de Cherry-Hill, depuis son institution jusqu’en 1836, 16, suivant le docteur Bache, ont été aliénées.

À Auburn, 1 seul cas a été signalé.

M. Coindet regarde la vie de réclusion comme une cause qui favorise l’aliénation. M. Christophe Moreau, dans un récent travail, est arrivé à des résultats tout opposés, et c’est par des chiffres qu’il répond aux chiffres. Nous n’avons point les éléments nécessaires pour trancher cette question. En effet, nos prisons ne sont point en général disposées d’après le système d’isolement rigoureux. Les points de comparaison nous manquent. Cependant la vie des prisons ne doit-elle point prédisposer aussi à la folie ? Dans les pénitenciers, M. Coindet a cité comme causes puissantes l’état moral des individus qui y sont renfermés, le silence absolu et la privation d’exercice. Ces conditions ne se trouvent point réunies dans toute la rigueur du mot dans nos maisons de détention. Mais les prisonniers sont isolés une grande partie du temps, quelquefois complétement séquestrés, faisant peu d’exercice, etc. La disposition morale dans laquelle se trouvent des individus sous le poids d’une condamnation, ou qui attendent une sentence fatale, ne doit-elle point favoriser les troubles de l’intelligence ? Distinguons aussi les condamnés pour délits politiques de ceux que l’habitude du crime et des punitions a endurcis au régime sévère des prisons. Demandez aux malheureux captifs du Spielberg les résultats