Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/175

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montai dessus, en lui faisant faire à peu près quatre milles à l’heure. Je veux vous tracer mon itinéraire, afin que, si cela vous convient, vous puissiez me suivre sur quelque carte du pays, comme celle de Tanner, par exemple : de Henderson, par Russellville, Nashville, Knoxville, Abington en Virginie, The natural Bridge, Harrisonburg, Winchester, Harper’sferry, Frederick et Lancaster, jusqu’à Philadelphie. Après être demeuré plusieurs jours dans cette dernière ville, je m’en revins par Pittsburg, Wheeling, Janesville, Chillicothe, Lexington, Louisville, et de là, à Henderson. Mais la nature de mes affaires m’obligea souvent à m’écarter de la grande route, et j’estime que je pus faire en tout comme deux mille milles[1]. Je n’en avais jamais parcouru moins de quarante par jour ; et le docteur avoua que mon cheval était en aussi bon état à l’arrivée qu’au départ. Un tel voyage, et sur le même cheval, peut sembler à un Européen quelque chose d’extraordinaire ; mais, dans ce temps-là, chaque marchand avait, pour ainsi dire tous les jours, à en entreprendre de pareils ; et quelques-uns partaient des lointaines contrées de l’ouest, même de Saint-Louis, sur le Missouri. À la vérité, il leur arrivait fréquemment de vendre leurs chevaux en s’en revenant, soit à Baltimore ou Philadelphie, soit à Pittsburg, où ils prenaient le bateau. Ma femme aussi a fait sur un seul cheval et en marchant du même train, le voyage de Henderson à

  1. Huit cent deux lieues de France, ou 3,208,000 mètres.