Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Philadelphie. À cette époque, le pays était encore comparativement nouveau ; il y avait peu de voitures ; et, au fait, les chemins n’étaient guère praticables pour aller à cheval de Louisville à Philadelphie ; tandis qu’aujourd’hui, on parcourt cette distance en six ou sept jours, et même moins ; cela dépend de la hauteur des eaux dans l’Ohio.

Vous aimerez peut-être à savoir de quelle manière je traitais mon cheval pendant la route : chaque matin, debout avant le jour, je commençais par le nettoyer, lui pressais la croupe avec la main pour m’assurer qu’il ne s’écorchait point, et jetais par-dessus une couverture pliée en double. Le surfaix, au-dessous duquel étaient placées les poches, assujettissait la couverture sur le siége ; et, en arrière, était attaché un grand manteau roulé et bien serré. Il y avait un mors à la bride ; un poitrail bouclé de chaque côté, servait à maintenir la selle dans les montées ; mais mon cheval n’avait pas besoin de croupière, ayant les épaules hautes et bien formées. En partant, il prenait le trot, à raison, comme je l’ai dit, de quatre milles à l’heure, et continuait ainsi. Je faisais d’ordinaire de quinze à vingt milles avant déjeuner ; mais après la première heure, je le laissais boire à sa soif. La halte, pour déjeuner, était généralement de deux heures. Je l’arrangeais bien comme il faut, et lui donnais autant de feuilles de blé qu’il en pouvait manger. Cela fait, je me remettais en route jusqu’à une demi-heure après soleil couché. Alors, je le lavais, lui versais un seau d’eau froide sur la croupe, le bouchonnais partout, lui regardais les pieds et les