Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/178

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beauté de sa monture, politesse à laquelle il répondit assez malhonnêtement, en me disant qu’il m’en aurait souhaité une pareille. Il m’apprit qu’il se rendait à Bedford, dans l’intention d’y passer la nuit. Je lui demandai à quelle heure il comptait y être ; assez tôt, dit-il, pour faire apprêter quelques truites pour le souper, à condition que vous viendrez en manger votre part, dès que vous serez arrivé. Je crois, en vérité, que Barro comprit notre conversation, car immédiatement il redressa les oreilles et allongea le pas ; aussitôt, M. Nolte, faisant caracoler son cheval, le mit au grand trot ; mais tout cela fut peine perdue, car j’arrivai à l’hôtel un bon quart d’heure avant lui, commandai les truites, fis mettre mon cheval à l’écurie, et eus encore du temps de reste pour attendre mon camarade sur la porte, où je me tins prêt à lui souhaiter la bienvenue. À dater de ce jour, M. Vincent Nolte est devenu mon ami ; nous fîmes route ensemble jusqu’à Shippingport, où demeurait un autre de mes amis, Nicholas Berthoud ; et en me quittant, il me répéta ce qu’il m’avait déjà dit plusieurs fois, que jamais il n’avait vu un animal d’aussi bon service que Barro.

Si je me rappelle bien, je crois avoir communiqué quelques-uns de ces détails à mon savant ami Skinner, de Baltimore, qui a dû les insérer dans son Sporting magazine. Lui et moi, nous étions d’avis que l’introduction dans notre pays de cette espèce de chevaux des prairies de l’Ouest, devrait servir généralement à améliorer nos races ; et, si j’en juge d’après ceux que j’ai vus, je suis porté à croire que certains d’entre eux pourraient