Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/413

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de sorte qu’on ne peut l’employer comme aliment que dans un cas d’extrême nécessité. On a prétendu, bien à tort, que les Pélicans se laissent facilement prendre quand ils sont repus de poisson ; car en pareille circonstance, dès qu’on veut en approcher, ils rendent gorge comme font les vautours.




L’ANHINGA,

OU L’OISEAU-SERPENT.


Quelles jouissances pures ont signalé le cours de cette vie aventureuse qui fut la mienne ! Moins nombreuses, sans doute, et moins paisibles elles eussent été, si depuis les premiers temps auxquels peut se reporter ma mémoire, je n’avais été dominé par cette enthousiaste, cette irrésistible passion que j’ai toujours nourrie pour les merveilleuses scènes de la nature. Ceux qui m’ont le mieux connu ne s’étonneront pas de m’entendre dire que jamais il ne fut pour moi de plaisir comparable à celui de poursuivre et de décrire fidèlement tel ou tel de nos oiseaux d’Amérique encore inconnu, ou seulement mal observé jusqu’alors.

Mais aussi que de jours pénibles j’ai dû consacrer par un hiver rigoureux, au milieu des marais pestilentiels