Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/444

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

autre oiseau, excepté le cormoran. Elles sont toutes très élastiques, comme celles que nos grandes espèces de pics ont à la queue, dont cependant les tiges sont remplies d’une substance spongieuse, ainsi que chez tous les oiseaux de terre, et chez ceux des oiseaux d’eau que j’ai pu étudier, tels que grèbes, plongeons, fous, rois-pêcheurs et orfraies. Les plumes de la queue du cormoran et de l’Anhinga ont bien le tuyau comme les autres ; mais la tige est creuse jusqu’au bout, avec des parois transparentes et de la même nature que le tuyau proprement dit.

Dans la plupart des Anhingas que j’ai ouverts, j’ai trouvé des poissons de différentes sortes, des insectes aquatiques, des écrevisses, des sangsues, des crevettes, des grenouillettes, des œufs de grenouille, des lézards d’eau, de jeunes alligators, des serpents d’eau et de petites tortues. Jamais je n’ai remarqué ni sable, ni gravier dans leur estomac. En certains cas, il m’a paru distendu à l’excès, et, comme je l’ai déjà dit, cet oiseau est doué d’une grande puissance de digestion. Il rend ses excréments à l’état liquide, et les lance à une distance considérable, ainsi que font les cormorans, les faucons et tous les oiseaux de proie.

La chair de l’Anhinga, quand il a pris son entier accroissement, est noire, dure, huileuse, et par suite, mauvaise à manger, si l’on en excepte les petits muscles pectoraux qui, chez la femelle, sont blancs et délicats. Les raies des deux plumes du milieu de la queue sont plus profondément marquées durant la saison des amours, surtout chez le mâle. Tant que ces oiseaux