Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/445

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restent jeunes, elles paraissent à peine sur les femelles qui, du reste, les ont toujours bien moins nettement dessinées que les mâles.




L’AVOCETTE D’AMÉRIQUE.


J’ignorais que ce curieux oiseau nichât dans l’intérieur de notre pays, et ce n’est qu’en juin 1814, et par une sorte de hasard que je l’ai appris. Je passais à cheval pour aller de Henderson à Vincennes, dans l’État du Maine, lorsqu’en approchant d’un vaste étang assez peu profond, je fus surpris d’apercevoir plusieurs Avocettes qui planaient sur les bords de quelques îlots que renfermait l’étang. Quoiqu’il se fît tard et que je me sentisse fatigué et affamé, je ne pus résister au désir de savoir, s’il était possible, quelle cause pouvait les retenir si loin de la mer. Laissant donc mon cheval paître en liberté, je me dirigeai vers l’étang ; et dès que je fus près du bord, je me vis assailli par quatre de ces oiseaux à la fois. Plus de doute, ils avaient des nids, et les femelles étaient à couver ou à soigner leurs petits. L’étang, qui pouvait avoir deux cents verges de long sur cent de large, était entouré de grands scirpes des