Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/47

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et dans la Nouvelle-Écosse ou sur nos lacs du nord, rarement avant les premiers jours de juin. À la Louisiane et au Kentucky, où, sous ce rapport, j’ai eu le plus d’occasions pour les bien étudier, ils s’apparient dès le premier mars, et quelquefois une quinzaine plus tôt. Je n’ai jamais trouvé aucun de leurs nids par terre ou sur la cime d’un arbre. Ils semblent préférer la cavité de quelque grosse branche brisée, le creux de notre grand pic ou la retraite abandonnée de l’écureuil ; et souvent je les ai vus, non sans étonnement, y entrer ou en ressortir avec une égale facilité, bien qu’en les regardant en l’air, leur corps me parût plus de moitié plus large que le trou même où ils avaient déposé leurs œufs. Une fois seulement, je trouvai un nid contenant dix œufs, et qui était dans la crevasse d’un rocher, sur les bords de la rivière Kentucky, quelques milles au-dessus de Francfort. En général, ils aiment à s’établir dans les creux qui sont au-dessus des marais profonds, parmi les champs de cannes, ou sur les branches rompues des grands sycomores, et d’habitude à quarante ou cinquante pieds de l’eau. Ils conservent un vif attachement pour les lieux dont ils ont fait choix : trois années de suite, près de Henderson, je vis le même couple revenir habiter et pondre dans un ancien nid de Pic à bec d’ivoire. Les œufs, au nombre de six à quinze, suivant l’âge de l’oiseau, reposent sur de l’herbe sèche, des plumes, et une mince couche de duvet que la femelle s’arrache presqu’en entier de la gorge. Ils sont parfaitement lisses, d’une forme approchant beaucoup de l’ellipse, et d’un vert pâle ; ils ont deux pouces de