Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/137

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montagne. Plus loin il nous annonça que nous ne tarderions pas à voir les ossements de ceux qui s’étaient égarés dans la caverne et y étaient morts de faim. Je le dispensai de nous conduire à cet endroit funeste, et lui dis de nous mener plutôt aux lieux où les voyageurs fouillaient dans le sol et emportaient des pierres.

Je ne sais quel minéralogiste a exploré la caverne d’Almás et a écrit qu’on y trouve l’agate, le jaspe, la calcédoine, l’onyx, la topaze, le rubis, et une pierre brillante qui a l’éclat du diamant. Le guide avait bien entendu dire que quelques hommes étaient venus pendant plusieurs jours visiter la caverne, qu’ils avaient emporté des cailloux dont ils paraissaient fort contents ; mais il ignorait où se trouvaient ces cailloux-là, attendu qu’il lui importait peu de le savoir. Il y avait, à l’entendre, de bien riches trésors dans cette caverne : c’était précisément ce que ces hommes étaient venus chercher ; mais ils ne purent rien découvrir et n’emportèrent leurs cailloux que pour faire croire aux autres qu’ils étaient plus malins qu’eux. La verve du conteur était inspirée par les lieux ; et, prévoyant qu’il avait beaucoup à nous dire, nous nous assîmes sur deux longues roches, nos torches placées en faisceau au milieu de nous, pour entendre les merveilleux récits dont la caverne d’Almás est le sujet.

Nous ne devions pas douter que le fameux trésor de Darius, que tant de gens cherchent en Transylvanie