Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sous une montagne ou sous une autre, ne fût caché dans cette caverne. Et il y avait encore bien d’autres richesses ! Cela était connu partout ; seulement tout le monde ignorait en quel endroit ces trésors avaient été placés ; et comme on peut parcourir toute la caverne pendant bien des heures sans passer par le même chemin, personne ne se hasardait à les chercher. « Un jour, continua-t-il, trois cavaliers vinrent de Hongrie avec une quantité de sacs vides, et engagèrent un berger à les suivre pour garder leurs chevaux. Le berger refusa, craignant que les loups ne mangeassent ses brebis. Les cavaliers se dirigèrent vers la caverne, et, au bout de quelque temps, reparurent avec leurs sacs tout pleins. Le soir, le berger raconta à son père ce qui lui était arrivé, et le père aurait bien voulu qu’il eût suivi les cavaliers. L’année suivante ils revinrent encore tous les trois et dirent encore au berger de venir garder leurs chevaux. Cette fois le berger accourut, et bien lui en prit, car il reçut tant de pièces d’or, qu’il les faisait sécher sur des nappes et que ces nappes remplissaient son jardin. Ses descendants sont les plus riches paysans du village, et ils ont une maison couverte de bardeaux. Il ne faut pas croire au moins que les cavaliers aient tout emporté. Il reste encore la plus grande partie des trésors, et si quelqu’un avait assez de courage, il pourrait devenir bien riche. Tous les ans, le second dimanche de Pentecôte, une porte de fer s’ou-