Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pellées Székely támadt, « révolte sicule », et Székely bánja, « repentir sicule[1] ». Quelques uns veulent, sans doute par patriotisme, que ces forteresses n’aient pas même existé, et que les châteaux de Várhely et d’Udvarhely, auxquels on a donné ces noms, soient antérieurs au gouvernement des Princes. Qu’ils aient raison ou tort, toujours est-il que le premier n’existe plus, et que le second est en ruines.

Il ne reste plus de la forteresse d’Udvarhely que de gros murs qui s’étendent sur un assez grand espace, et qui s’écroulent de temps à autre. On montre les débris de la chapelle, les prisons, et la chambre souterraine où l’on battait monnaie. Sur les murs se voit une pierre qui porte les armes de Hongrie, avec le soleil et le croissant des Sicules, et l’écusson de Jean Sigismond. À l’époque où ce prince défendait sa couronne contre l’empereur Ferdinand, on y grava des vers latins qui rappelaient aux passants la fidélité due à un souverain national. N’est-il pas remarquable qu’on écrivît en latin les avis qui s’adressaient au peuple[2] ? Aujourd’hui, le sol renfermé entre les murailles est labouré et exploité

  1. Mot à mot : Le Sicule se révolte, le Sicule se repent.
  2. Hœc quicunque vides electi insignia ducis,
    Pro patria grates, Hungare, lœtus agas.
    Cur vagus extremis terrarum finibus erras ?
    En prope, quem multo sanguine quœris, habes.