Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

temps. On voit encore près de la ville des retranchements que tous les Sicules affirment avoir été élevés par les Huns. La montagne où ils sont situés est encore appelée Bud-vára, « fort de Buda[1] ». Non loin de là, un village porte le nom de Kadicsfalva, qui fut fondé par Kadicsa, autre chef des Huns signalé dans les annales hongroises. Les Sicules ont religieusement gardé tous les noms qui se rattachent à cette première époque de leur histoire.

Le siège d’Udvarhely, l’un des plus grands du pays des Sicules, contient deux bourgs, qui forment pour ainsi dire deux petites républiques à part. J’ai eu occasion de parler de plusieurs villages, situés dans les comitats hongrois, placés en dehors de la juridiction ordinaire, et se gouvernant eux-mêmes. L’usage a consacré ces exceptions fondées sur des privilèges, que les princes de Transylvanie, pour un motif ou pour un autre, accordaient volontiers. Le village d’Oláhfalu, l’un de ceux que je signale, a un juge et un percepteur particuliers, et n’est aucunement soumis à l’administration du siège. Les habitants jouissent de leurs privilèges depuis l’année 1614, où Gabriel Bethlen les leur conféra, sous la condition d’apporter annuellement deux mille planches à Fejérvár, et de bâtir pour le prince un moulin à scier qu’ils devaient fournir de cent arbres. L’au-

  1. Buda était le frère d’Attila.