Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/154

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creuser que quelques mètres pour ouvrir des mines. Quelquefois, comme je le dirai tout à l’heure, le sel sort de terre, et forme de véritables rochers. Les mines de Parajd ne sont exploitées que pendant trois mois de l’hiver ; le reste de l’année elles reposent. Elles occupent assez de monde, mais il n’y a que vingt-et-un ouvriers qui creusent et retirent le sel. Ils font dans le sol, qui est cannelé, deux trous rapprochés dans lesquels ils enfoncent des coins de bois, et détachent une masse triangulaire du poids d’un quintal, qui est ensuite divisée en deux. Un bon ouvrier peut obtenir par jour vingt-cinq quintaux[1], pour chacun desquels il reçoit deux kreutzers[2]. L’eau qui suinte à travers la terre vient souvent incommoder les travailleurs et gâter le sel. On pratique des réservoirs pour la contenir, et on se sert, pour l’arrêter, de briques faites de terre noire et d’eau salée, que l’on bat fortement. Les mines de sel de Parajd ne fournissent que les environs du village. Le sel n’est pas exporté au loin comme celui de Maros Ujvár. Avant que la contrebande existât sur la frontière de Moldavie, on retirait plus du double du sel extrait aujourd’hui.

J’ai dit que le quintal de sel[3] coûtait d’abord 2

  1. 1 400 kilog.
  2. 9 centimes.
  3. 56 kilog.