Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/155

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kreutzers, c’est-à-dire 9 centimes, au fisc. Si on compte tous les autres frais, sans abstraction du salaire des employés, il revient à 56 centimes. Le gouvernement autrichien le vend paternellement 8 fr. 44 cent, comme dans toutes les mines de Transylvanie. Des peines sévères menacent ceux qui tenteraient d’emporter la moindre partie de ce sel de rebut, qu’on appelle « œil de sel », sószem, et qui ne se vend point parce qu’il est cristallisé. Une vieille femme qui en avait pris un morceau aussi gros que celui que j’emportai moi-même comme échantillon avait passé la nuit précédente en prison, et n’était sortie que par l’intervention d’un employé bienveillant. Des guérites où veillent des soldats sont placées sur les hauteurs de Parajd, afin que personne n’approche des lieux où le sel paraît à la surface de la terre. Si, en creusant en dehors des mines pour arrêter une source, les ouvriers rencontrent par hasard du sel, ils sont forcés de le jeter dans l’eau. Les Sicules se demandent encore quand « l’empereur allemand », comme ils disent toujours, a’ német császár, cessera de vendre plus de 8 francs cette masse de sel qu’ils retirent eux-mêmes en une demi-heure pour quelques centimes, et cela dans un pays qui leur appartient, à eux dont les pères recueillaient le sel en se promenant sur la route. Il est vrai que, par prudence, on a laissé à cinq villages voisins de Parajd la faculté de prendre gratis une certaine quantité de sel. Tout habitant en re-